Retórica y ficción narrativa de la Ilustración a los romanticismos

Antithesis. Definición francés

GREIMAS, A. J. ; Joseph COURTÉS.  Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage. Paris: Classiques Hachette, 1979.

Greimas. 1979

[p.16-17]  L´Antithèse est une ancienne figure de rhétorique, susceptible d´être définie, de manière précise, en sémiotique, comme la manifestation, sur l´axe syntagmatique l´antiphrase, présentant ainsi en combinaison deux signes possédant au moins deux sèmes contradictoires (ou parfois contraires).


MORIER, H. Dictionnaire de poétique et de rhétorique. Paris:  Presses Universitaires de France, 1961.

Morier. 1961.

Antithèse : Figure par laquelle on établit un contraste entre deux idées, afin que l’une mette l’autre en évidence: A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

 L’antithèse peut affecter le ton de tout un passage: ainsi Bossuet pousse-t-il au noir le caractère de la soldatesque entourant Jésus, le vendredi saint; il aggrave les offenses qui lui sont faites, pour mettre en lumière sa sublime patience et sa maîtrise surhumaine.

Le goût de l’antithèse procède du besoin d’agir sur le lecteur. On peut se demander s´il n’induit pas l’auteur à forcer parfois la réalité.

Disons-le en toute naïveté: le ciel n’était sans doute que de bistre ou de cendre. Mais les différences naturelles, quand elles sont perçues dans leur opposition, voient leurs valeurs s’accuser en nous. Le poète a donc raison de nous les faire sentir en exaltant l’écart. C’est l’esprit de l’antithèse, qui appuie le trait comme le fait le peintre ou le dessinateur.

Cependant l’esprit scientifique redoute l’antithèse littéraire comme un mensonge. Pascal en dénonce l’artifice.

Un pur janséniste, conséquent avec ses principes, se devait d’écarter l’anti­thèse facile. Là encore, l’esprit gouverne le style.

Nous ne nous attarderons pas à cette figure d’analyse relativement facile.

Mais il faut bien voir qu’elle est la condition de plusieurs autres figures; elle est dans les termes antinomiques de l’oxymore comme dans l’opposition affaiblie de la paronomase; elle se cache dans l’apparente similitude de l’anta­naclase (<< les sauveurs» (ceux qui sauvent)« se sauveront» (déguerpiront); elle est dans l’opposition concret-abstrait de l’attelage. Tantôt elle affecte le signifié, et tantôt le signifiant. On peut donc en esquisser très sommairement les principales catégories:

  1. Antithèse notionnelle:

Opposition d’idées (V. Hugo intitulant la premièrepartie des Contem­plations «Autrefois» et la seconde «Aujourd’hui»). Opposition philosophique (macrocosme-microcosme); religieuse (Dieu-Satan); psychologique (moi et sur-moi).

  1. Antithèse sociale:

Opposition des tons (langage de l’ouvrier, langage du patron; etc.), des conditions de vie; des apparences vestimentaires; des manières, etc. Union, en Hernani, d’un grand d’Espagne et d’un bandit.

  1. Antithèse syntaxique; grammaticale; morphologique: Joyeux, j’ai vingt-cinq ans; //  triste, j’en ai cinquante.

Etre et ne pas être. Avoir, ne pas avoir. La bonté, des bontés. Il vivait, il vécut. Oisif, oiseux. Matinal, matineux, etc.

  1. Antithèse phrastique: 

Opposition de masse entre l’ampleur de l’exposé et la sécheresse de la conclusion: conglobatinl ,  anacéphaléose,  membres de la phrase scalène.

  1. Antithèse diégétique (c’est-à-dire du récit): Ampleur de la préparation, sobriété de l’action: escamotage 
  2. Antithèse des couleurs, des valeurs:

« Le Rouge et le Noir », «Les Rayons et les Ombres », « … d’hyacinthe et d’or» (Baudelaire). Dessin au lavis. Exagération du trait. Caricature.

  1. Antithèse phonique:

Alternance de la rime masculine et de la rime féminine; opposition de timbre (<< or  / « bronze»; «flamme » / « ambre »), de tension (<< sec » / «mou »; le «roc» /  la «roche»; «abrupt» / «vallonné »), etc. (Voir sous VOYELLE, II; CONSONNE, II).

  1. Antithèse rythmique:

Mètre et rythme. Pair et impair. Coupe lyrique et coupe enjambante.